René d’Évreux

24 septembre 2010

René d’Évreux a un physique à se coiffer avec des aisselles. C’est un normand serviable, le genre de gars à qui tu confies ta caisse quand tu vas au troquet et ta femme quand tu pars en vacance. Il a aussi la qualité d’être discret comme une blatte. Celui qui réussira à le faire parler n’est pas encore né, et tout au plus on l’entend parfois siffloter des vieux airs d’antan comme « La tournante du pauvre Jean » ou encore « Le curé de Baden Baden ».

René il a ses habitudes. Quand le clocher de la sainte Catherine sonne un coup, c’est l’heure du café, puis du pousse-café, puis de la tournée, puis de la rincette, puis de la tarte dans la gueule. Le calva, c’est comme son bas-de-laine de Proust au René, l’élixir qui lui rappelle le pays. Mais en entrant au bar de La Tantine, le vieux mécano ne sait pas qu’à trop boire par nostalgie, on récolte les emmerdes.

Laisser un commentaire